Imprimez cet page Recommendez à un ami

Lettre du Pseudo-Barnabé
"Devant la grandeur et la splendeur des desseins de Dieu à votre égard ce qui plus que toute autre chose me cause une excessive joie ce sont vos âmes bénies et glorieuses tant la grâce du don spirituel que vous avez reçu s'est implantée en elles. C'est ce qui augmente encore la joie que j'éprouve en moi-même, par l'espérance que j'ai d'être sauvé, quand je vois qu'en toute vérité l'Esprit s'est répandu sur vous, jaillissant de l'intarissable source qu'est le Seigneur."
Ecrit anonyme fin 1er siècle ou début 2e.

Hermas frère du Pape Pie I (140-154) 
"Revêts-toi de la gaieté (Qo 26, 4) qui plaît toujours à Dieu et qu'il accueille favorablement : fais-en tes délices. Tout homme gai fait le bien, pense le bien et méprise la tristesse. L'homme triste fait toujours le mal. D'abord, il fait le mal parce qu'il attriste l'Esprit-Saint donné joyeux à l'homme ; ensuite, en attristant l'Esprit-Saint, il commet l'iniquité en ne priant pas le Seigneur et en ne lui avouant pas ses péchés. Car jamais la prière de l'homme triste n'a la force de monter à l'autel de Dieu. – Pourquoi, dis-je, la prière d'un homme triste ne monte-t-elle pas à l'autel ? – Parce que, dit-il la tristesse siège dans son cœur. Mêlée à la prière, la tristesse ne lui permet pas de monter pure à l'autel. Le vinaigre et le vin, mêlés, n'ont plus le même agrément : de même la tristesse, mêlée à l'Esprit-Saint, n'est pas capable de la même prière. Purifie-toi donc de cette tristesse mauvaise et tu vivras pour Dieu, et ils vivront pour Dieu, ceux qui rejetteront loin d'eux la tristesse et se revêtiront de la seule joie." (10e précepte, 42)
Le Pasteur, 1ere moitié du 2e siècle. 

Odes de Salomon
Ode VII, 1-2 :
Comme la course de l'ardeur, sur le crime, Ainsi la course de la joie, sur l'aimé, Rapporte de ses fruits sans barrage. 
Ma joie, c'est le Seigneur, Ma course, vers lui, Que ma Voie est belle !
Ode XXII, 11-12
Incorruptible fut ta Voie, ta Figure.
Tu amenas ton monde au corruptible,
que soit déliée toute chose, renouvelée.
Qu'elle soit l'assise pour toute chose, ta Pierre,
sur elle tu bâtis ton Royaume, il fut l'habitacle des saints, Alléluia.
Ode XXIII, 1
La joie, celle des saints, qui la vêtirait, sinon eux seuls ?
Ode XXXII 
Joie, en vrai
Les bienheureux, la joie est de leur cœur,
la Lumière, de celui qui habite en eux,
le Verbe, du Vrai, celui qui fut de soi-même,
puisqu'il se roborait en la force sainte du Très-Haut,
lui qui est inébranlable aux siècles des siècles Alléluia.

Ecrit anonyme.

Origène (v185-254)
"Maintenant encore, mon Sauveur s'afflige de mes péchés. Mon Sauveur ne peut être en joie, tant que je demeure dans l'iniquité. Pourquoi ne le peut-il ? Parce que lui-même est "avocat pour nos péchés auprès du Père", comme le déclare Jean, son intime, en disant que "si quelqu'un a péché, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ qui est sans péché, et qui lui-même est propitiation pour nos péchés". Comment donc pourrait-il boire le vin de l'allégresse, celui qui est avocat pour nos péchés, alors que je le contriste en péchant ? Comment pourrait-il être dans la joie, lui qui s'approche de l'autel en propitiation pour moi pécheur, lui au cœur de qui monte sans arrêt la tristesse de mes fautes ? "Je boirai ce vin, dit-il, avec vous dans le Royaume de mon Père". Tant que nous n'agissons pas de façon à monter au Royaume, il ne peut boire seul ce vin, lui qui a promis de le boire avec nous. Il demeure donc dans la tristesse aussi longtemps que nous persistons dans l'égarement."

Evagre le  Pontique (346-399)
"Lorsque ton intelligence, dans un ardent amour pour Dieu, se met peu à eu, pour ainsi dire, à sortir de la création, et qu’elle rejette toutes les pensées […], se remplissant en même temps de gratitude et de joie, alors tu peux t’estimer proche des confins de la prière. De la prière, 62, Philocalie I, 182.
"La prière est fille de douceur. […] La prière est fruit de la joie et de la gratitude." De la prière, 14 et 15, Philocalie I, 178.

Grégoire de Nazianze (329-390, Evêque de Constantinople en 380-381)
"Soyez entièrement purifiés, et purifiez-vous encore. Car rien ne donne à Dieu autant de joie que le redressement et le salut de l'homme: c'est à cela que tend tout ce discours et tout ce mystère. Soyez comme des sources de lumière dans le monde, une force vitale pour les autres hommes. Comme des lumières parfaites secondant la grande Lumière, soyez initiés à la vie de lumière qui est au ciel ; soyez illuminés avec plus de clarté et d'éclat par la sainte Trinité, dont vous avez reçu maintenant, d'une façon restreinte, un seul rayon, venant de l'unique divinité, en Jésus Christ notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen."

Grégoire de Nysse (335-394, frère de Basile de Césarée, Evêque de Nysse en 371)
"Si l'Ecriture appelle Dieu le miséricordieux, si la véritable béatitude est Dieu lui-même, il est évident, par voie de conséquence, qu'un homme qui se fait miséricordieux devient digne de la béatitude divine, car il est parvenu à ce qui caractérise Dieu : Le Seigneur est juste et miséricordieux, Dieu a pitié de nous. (Ps 114, 5). Comment ne serait-ce pas un bonheur pour l'homme que d'être appelé, grâce à sa conduite, du nom qui désigne Dieu dans son action ?" 
"Dieu nous a donné à goûter le bien pur de tout mal et nous interdit de le mélanger avec le mal. Voilà pourquoi pour nous être rassasiés goulûment du contraire, c'est-à-dire de la désobéissance à la parole divine, nous faisons la double expérience, celle de l'affliction et celle de la joie."
"Il existe deux mondes et chacun présente deux formes de vie ; il existe également une double joie, l'une de ce monde, l'autre celle du monde futur, où nos espérances s'enracinent. Il est bienheureux celui qui mise sur les véritables biens entreposés dans l'éternité, en acceptant la tristesse de la vie présente et passagère, en sachant se priver des joies et des plaisirs de l'existence, dans l'attente des biens supérieurs."
"La béatitude consiste à obtenir, au-delà du temps, un bonheur durable ; en attendant nous devons accepter de souffrir. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi notre texte appelle bienheureux ceux qui souffrent, car ils seront consolés pour l'éternité. Nous puisons la consolation dans la communion avec le Consolateur. La consolation est, en effet, un don de l'Esprit, qui nous est accordé par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui la gloire dans les éternités des éternités. Amen." 3e béat. 6, pp. 55-56.

Saint Hilaire de Poitiers (v315-367)
 "Nous qui avons reçu par le sacrement de baptême la nouvelle naissance, nous éprouvons une grande joie lorsque nous ressentons en nous les premières avances de l'Esprit Saint, lorsque s'éveille en nous l'intelligence des mystères, la connaissance des prophéties, la parole de sagesse, les charismes de guérison et la domination sur les démons. Tout cela nous pénètre comme des ondées, et peu à peu ce que nous avons semé se développe en une moisson abondante." Comment. sur le Ps 64, 14-15.

Saint Léon le Grand (406-461) 
"C'est à juste titre que la béatitude de voir Dieu est promise à la pureté du coeur. En effet, un regard souillé ne pourra pas voir la splendeur de la vraie lumière ; et ce qui sera la joie des âmes limpides sera le châtiment des âmes boueuses. Il faut donc détourner ses yeux des vanités terrestres qui les obscurcissent et nettoyer notre oeil intérieur de toute souillure d'iniquité ; c'est ainsi qu'un regard paisible se rassasiera de l'incomparable vision de Dieu." Sermon de Saint Léon le Grand sur les Béatitudes, 95, 8.